LA FRANCE ET SES DÉCHETS : ÉTAT DES LIEUX

 « Au fil de l’année à travers nos précédents articles, nous vous avons parlé du recyclage dans d’autres pays, comme le Japon, le Brésil ou le Canada. Nous vous avons aussi donné des conseils pour gérer les déchets au sein de votre entreprise, ou dans votre vie quotidienne. Mais nous n’avons pas abordé l’essentiel : quel est l’impact de votre engagement à l’échelle nationale ? »
 

La France est-elle vraiment la mauvaise élève en matière de recyclage ? Quelles politiques sont menées en faveur de l’environnement ? Quels déchets produisons-nous ? Immersion en quelques chiffres et informations clés au cœur de la politique de gestion des déchets française.

 ‘LA FRANCE : PAS SI MAUVAISE ELEVE’

Avant tout, il est important de clarifier un point majeur : la France ne recycle pas « moins bien que l’Allemagne ». Certaines statistiques laissent entendre que la France est en retard par rapport à certains pays européens en matière de valorisation.

L’organisme européen Eurostat classe ainsi l’Allemagne en premier et la France en sixième. Mais en réalité, cette différence repose sur des façons de comptabiliser différentes. Un seul exemple : la consigne européenne pour établir ces statistiques est de ne compter comme valorisé que ce qui sort d’une usine de tri. C’est ce que l’on fait en France. L’Allemagne, elle, compte comme « valorisé » tout ce qui entre en prétraitement ! Voilà qui lui donne rapidement 10 à 15% de plus que nous !

 ‘QUELLE VALORISATION DES DECHETS DANS LES COLLECTIVITES TERRITORIALES FRANÇAISES ?’

Cotés collectivités, pour les déchets que vous produisez à domicile, les communes et syndicats de traitement des déchets et industriels du recyclage ont investi massivement ces dernières années pour assurer à la fois un service plus pratique, plus respectueux de l’environnement et incitant à adopter les meilleures pratiques.


L’extension des consignes de tri


Vous faites peut-être partie des 24 millions de français déjà concernés par l’extension des consignes de tri. Cette simplification du tri vous permet de jeter dans votre bac dédié aux recyclables l’intégralité des emballages papiers-cartons et plastiques afin de maximiser le taux de recyclage des déchets ménagers. Si cela paraît simple pour les français, il faut savoir que cet exploit a été permis grâce à l’investissement de plusieurs milliers d’euros pour chaque centre de tri, portés par les collectivités et par les industriels du recyclage. Ce dispositif permet de collecter notamment des plastiques qu’on ne recyclait pas avant et pour lesquelles des entreprises se spécialisent. Bien sûr, cela implique également d’importants investissements coté R&D pour apprendre à recycler chaque jour de nouvelles matières et trouver les meilleures façons de réinvestir ces matières plastiques dans l’industrie. En d’autres termes, les choses évoluent, elles évoluent vite et elles évoluent bien ! L’extension des consignes de tri devrait être généralisée à la France entière d’ici 2022.


Vers la valorisation systématique des bio-déchets


Si vous suivez bien, l’extension des consignes de tri réduit considérablement la quantité de déchets dans nos poubelles d’ordures ménagères en dehors des déchets alimentaires et des produits hygiéniques (couches, mouchoirs en papier….). La bonne nouvelle, c’est que l’on s’oriente aussi vers une collecte dédiée aux déchets alimentaires ! Plusieurs collectivités sont déjà en expérimentation de la collecte des bio-déchets. En 2016, elles étaient 125 et n’ont cessé d’augmenter depuis. En octobre, certains arrondissements de Paris ont lancé ce mode de collecte, proposant à chaque habitant une petite poubelle dédiée et un mode d’emploi. Dans les zones plus rurales, de nombreux syndicats ont mis en place des composteurs communs, situés à des emplacements stratégiques, comme les points d’apports volontaires, ou à proximité directe des zones agricoles qui pourront en avoir l’usage. L’ensemble de ces mesures sont accompagnées par la mise en place sur certains territoires d’un système de tarification incitative avec une redevance sur les ordures ménagères qui varie en fonction de la production de déchets non recyclables. En bref, d’ici 2025 les collectivités valoriseront quasiment l’intégralité des déchets pour les recycler, en faire du compost ou même de l’énergie.

 ‘COMMENT LES ENTREPRISES FRANÇAISES GERENT LEURS DECHETS ?’

Ces dernières années, de nombreuses obligations ont émergées pour les entreprises afin de favoriser la réduction de déchets qu’elles produisent et maximiser leur valorisation. Et ces politiques commencent à porter leurs fruits. Nous vous avons déjà parlé du décret 5 flux, qui oblige les entreprises à trier les déchets à la source en fonction des 5 flux suivant : papier/carton, métal, plastique, verre et bois, ainsi que le tri spécifique des papiers de bureau pour les entreprises de plus de 20 salariés. Cette mesure s’est accompagnée d’une obligation de trier les bio-déchets pour les entreprises produisant plus de 10 tonnes de déchets alimentaires par an. Ces décrets sensibilisent les entreprises à la fois sur les quantités de déchets produites par flux mais aussi sur les réductions de coût qu’implique un meilleur tri à la source. Ainsi, en près de 10 ans, les entreprises, tous secteurs confondus ont réduit de plus de 8% leur production de déchets, et nous avons atteint un taux de valorisation (matière ou énergétique) de 90% pour les industries comme pour les commerces (avec plus de 60% en valorisation matière, méthanisation ou compost). Si la majorité des déchets produits par les entreprises françaises est issue de nos industries et des structures de production d’énergie, il faut savoir que le secteur tertiaire se place en 3ème position (hors BTP), derrière les métiers de traitement des déchets et assainissement.


La Responsabilité Élargie au Producteur (REP) : un moyen de sensibiliser à l’écoconception


Les principes des filières REP rend les entreprises responsables des déchets qu’elles produisent, de leur mise en vente jusqu’à leur fin de vie. Le fait de rendre les producteurs responsables financièrement de la fin de vie de leur produit les encourage à mieux gérer leur collecte et leur recyclage, mais aussi à concevoir des produits à durée de vie plus longue et au recyclage plus facile. Aujourd’hui en France, il existe 17 REP dans différents secteurs tels que les D3E, les déchets de véhicules automobiles, les piles ou les emballages ménagers.


Les déchets de chantiers : un secteur…en chantier !


Le BTP : c’est là que le bât blesse. En 2014, ce secteur produisait 227,5 millions de tonnes de déchets par an dont 81% issu des travaux publics, il est à noter cependant que les déchets des travaux publics sont mieux valorisés que ceux du secteur du bâtiment (63% contre 46%). La loi de Transition Énergétique a fixé comme objectif un taux de valorisation à 70% d’ici 2020 pour ce type de déchets. Afin de l’atteindre, un important travail de sensibilisation au tri auprès des professionnels du BTP est à réaliser. Cela passe par beaucoup de communication de la part des professionnels du recyclage des déchets de chantiers, ainsi qu’une tarification incitative de leur traitement.

[postSubTitle title= ‘QUELQUES INNOVATIONS EN MATIERE DE COLLECTE ET TRAITEMENT DES DECHETS ?’]

L’avantage de la question du traitement des déchets en France est qu’elle laisse une place importante à l’innovation. Engagés pour des pratiques plus respectueuses de l’environnement, les professionnels du traitement des déchets, les collectivités et les entreprises travaillent main dans la main pour trouver de nouvelles solutions de gestion, innovantes, connectées et plus vertes.


Collecte robotisée et téléguidée, et plus verte


Aujourd’hui les nouveaux camions de collectes sont à la pointe de la technologie. Dans les collectivités, de plus en plus de points d’apport volontaire sont équipés de sondes mesurant le taux de remplissage des collecteurs, cela permet de ne passer que quand ces derniers sont pleins, et des systèmes de téléguidages pointus intègrent directement ces informations pour programmer les tournées des chauffeurs. Aussi, dans plusieurs communes commencent à se développer des dispositifs de collecte robotisée pour une collecte plus rapide et plus sécurisée pour les chauffeurs. Le tout s’accompagne de l’émergence récente de plusieurs carburants alternatifs, parmi lesquels l’hydrogène ou encore des procédés de méthanisation qui permettront bientôt aux bennes à ordures ménagères de rouler grâce aux bio-déchets qu’elles collectent. De quoi s’inscrire amplement dans un schéma d’économie circulaire exemplaire.


Des services sur mesure


Chez Paprec, nous avons mis au point des solutions sur mesures pour répondre aux besoins spécifiques de chaque entreprise. Avec EasyRecyclage et La Corbeille Bleue nous proposons des solutions d’étages ou d’immeubles pour les déchets de bureau, avec des contenants et rythmes de passage adaptés à la superficie et aux pratiques des entreprises. Nos agences Paprec Recyclages quant à elles se mettent aux services des industriels avec des outils et structures conçus avec nos clients en fonction de leur activité, avec des structures connectées pour faciliter le contact et l’organisation des collectes. Et nous avons développé nos expertises dans différentes spécialités (les ferrailles et métaux, le plastique, les D3E etc.) pour être au plus près des domaines d’activité de nos clients.


Des centres de tri à la pointe


Chez Paprec comme ailleurs, nous investissons plusieurs millions d’euros pour des technologies de tri de pointe tels que des trieurs optiques ou des robots capables de détecter les derniers résidus de matières valorisables sur une chaîne de tri. Le but ici est d’atteindre des taux de valorisation de plus de 95% et ainsi recycler toujours plus.

Alors la France, vraiment mauvaise élève ? On espère vous avoir convaincu du contraire ! On espère que vous avez lu l’article avec attention car toutes ces infos seront peut-être au programme du petit quizz du recyclage du mois prochain.

Sources :
Chiffres de l’Ademe 2018
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